L’estuaire de l’Orne, c’est l’un des plus vastes espaces naturels protégés du Calvados. Entre fleuve et mer, découvrez un tableau vivant, où se mêle une mosaïque de décors imbriqués qui favorise la biodiversité.

Un joyau de vert et d’eau

C’est à la frontière Ouest de notre territoire, lieu de rencontre de l’Orne et de la Manche, que se trouve l’estuaire de l’Orne, un grand jardin d’environ 1000 ha d’espace protégé. Le rivage de l’estuaire est bordé à gauche par Ouistreham et à droite par Sallenelles et Merville-Franceville-Plage. Entre les deux rives, c’est la nature qui domine, bercée par le balancement des marées et les allées et venues des bateaux de plaisance.

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Un estuaire, c’est quoi ?

Il s’agit de l’embouchure d’un cours d’eau dans la mer. Lorsque celle-ci a une influence dominante, on parle d’estuaire. À contrario, lorsqu’il s’agit du fleuve, on parle de delta.

Une bataille d’eau, invisible !

L’estuaire de l’Orne, c’est un endroit calme et paisible où la nature vit au rythme des marées. Estran sableux, dunes, prairies humides pâturées, vasières littorales, herbus ou prés salés : les milieux naturels différents abondent. Mais l’estuaire, c’est aussi une bataille sans fin entre deux mondes où le panorama change, encore et encore, tel le décor une pièce de théâtre en deux actes.

Nul n’imagine que, sous ce magnifique tableau dessiné par Mer nature, se livre une étonnante bataille silencieuse entre l’eau de mer et l’eau douce.

Acte 1 : l’assaut de la marée haute

Fermez les yeux et imaginez, au loin, les forces armées du monde marin qui se préparent à envahir le rivage des terres d’eau douce. L’heure venue, elles remontent, impassibles, le long du fleuve, s’infiltrent dans les nombreux sillons de terre poldérisée, gagnant la végétation environnante et transformant le paysage.

Acte 2 : la revanche de l’eau douce

Malgré ce premier assaut, la bataille entre l’eau de mer et l’eau douce se poursuit. À marée basse, les forces armées du monde marin s’amenuisent. Dans un regain d’espoir, les bataillons d’eau douce se mobilisent et saisissent cet instant pour reconquérir leurs terres. 

Un panorama changeant 

Outre le rapport de force entre l’eau de mer et l’eau douce qui façonne l’estuaire, les variations du niveau marin ont également fait évoluer le trait de côte au fil des siècles. D’ailleurs, pour lutter contre l’envasement, sauver la navigation jusqu’au port de Caen, libérer les terres agricoles ou les zones balnéaires : l’homme a multiplié les interventions. C’est le cas de la création du canal de Caen à la mer qui a particulièrement bouleversé le profil de la baie, modifiant le sens des courants marins et charriant les sédiments vers l’est.

Famille à vélo devant le canal

Des activités ludiques en nature

Femme regardant à travers un des postes d'observation
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Amateurs de marche, empruntez le chemin aménagé autour de la réserve ornithologique du Gros Banc, près de la pointe de Merville, pour découvrir la nature à votre rythme : des observatoires et des panneaux explicatifs vous y attendent. Poursuivez votre aventure avec la Maison de la nature et de l’estuaire

Vous préférez être au contact de l’eau ? Des activités nautiques sont également disponibles pour découvrir autrement cet espace naturel protégé.

L’estuaire de l’Orne, espace naturel protégé

Une étape pour oiseaux migrateurs

Aigrette dans la baie de l'orne
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Entre la baie des Veys et l’embouchure de la Seine, l’estuaire de l’Orne est une étape incontournable pour beaucoup d’oiseaux migrateurs (aire de repos de courte ou de longue durée pour les hivernants ou estivants). Chaque année, l’hiver voit s’installer sarcelles, canards pilets, souchets ou siffleurs, bécasseaux et autres pingouins venus du nord.

Au printemps, d’autres espèces remontant d’Afrique sont de retour, certaines se sédentarisent. Mention spéciale aux oiseaux nicheurs et surtout au gravelot à collier interrompu qui a choisi les bancs de sable et le haut de plage pour nidifier entre avril et juillet. Attention à ne pas les piétiner !

Parmi les 400 espèces d’oiseaux qui ont déjà été observées, des phoques se prélassent parfois nonchalamment dans la baie et s’y baignent à l’arrière saison.

Un site Natura 2000

Au titre de la directive européenne « oiseaux », le site de l’estuaire figure comme « zone de protection spéciale » rattachée au réseau Natura 2000 : un dispositif pour concilier préservation des espèces naturelles et enjeux économiques.

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Chasse au gabion

La richesse biologique de l’estuaire a généré un éventail d’activités traditionnelles, certaines se pérennisent dans un cadre réglementé. La chasse au gibier d’eau, gérée par une association départementale, se pratique la nuit d’août à janvier depuis des huttes flottantes appelées gabions.