Ranville

Jusqu’au XIXe siècle, Ranville est renommée pour son activité d’extraction de pierres de Caen. Ce matériau de bonne qualité servait à construire les bâtiments de la région et d’ailleurs. Saviez-vous que la cathédrale de Westminster de Londres a été bâtie avec cette fameuse pierre ? Mais ce passé de Ranville est déjà bien loin. Si ce village du Calvados est devenu célèbre, c’est à cause de la prise du Pegasus Bridge, le 6 juin 1944. C’est la première commune de France à avoir été libérée le jour du Débarquement.

Marie de Ranville
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La situation stratégique de Ranville en 1944

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les forces aéroportées britanniques et canadiennes de la 6th Airborne Division doivent s’emparer des rives de l’Orne, alors aux mains des ennemis. La situation géographique de Ranville en fait une véritable porte d’entrée pour contrôler la zone et accéder au nord de Caen.

Cette opération est nommée Tonga. Elle consiste à prendre le territoire aux mains des Allemands et à sécuriser la zone pour le Débarquement prévu à l’aube. Le Jour J à 0h16, six planeurs Horsa se posent près des ponts de Ranville (Horsa Bridge) et de Bénouville (Pegasus Bridge). Un quart d’heure plus tard, les parachutistes anglais du 13e bataillon de la 6e Brigade sont largués sur Ranville. Le secteur est rapidement sous contrôle britannique, mais il faudra attendre le début d’après-midi pour que la commune soit la première de France à être libérée. Ce n’est cependant que le début de la bataille de Normandie. Elle durera sept semaines dans tous les villages alentour.

Tourisme de guerre à Ranville

Aujourd’hui, vous pourrez visiter deux sites sur Ranville qui reviennent sur ce moment historique et rendent hommage aux soldats morts. 

Une poignée d’entre eux reposent au cimetière communal. 2 564 soldats sont enterrés au cimetière militaire, principalement des Anglais, mais aussi issus de sept autres nations.

Conçu par l’architecte et paysagiste Philip Hepworth, ce cimetière est un ensemble de stèles rectangulaires en pierre blanche. Sur chacune d’elle sont inscrits l’emblème du régiment, le numéro, le matricule, le grade, le nom du soldat et son unité, associés à quelques mots choisis par les proches.

Le musée Mémorial Pegasus, quant à lui, retrace les détails de l’opération Tonga et les prémices du débarquement. Les collections du musée sont constituées d’objets, de documents officiels et de films d’archives qui vous permettent de mieux comprendre la prise des ponts de Bénouville sur le canal de Caen et de Ranville sur l’Orne ; moments décisifs pour le Débarquement. L’architecture du musée évoque la silhouette des planeurs. Dans le parc, le Pegasus Bridge d’origine accompagne une réplique d’un avion Horsa.